Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     GAGNE-PAIN1          GAGNE-PAIN2     
FEW XVII *waiðanjan
GAGNE-PAIN, subst. masc.
[T-L : gäaignepain ; GD : gaaignepain ; DEAF, G1 gaaignepain ; AND : [gainpain]2 ; FEW XVII, 467a : *waiðanjan ; TLF IX, 13b : gagne-pain]

ARM. "Gantelet du chevalier muni de crispin" : D'un gantelet bien enganté Ne seroit nul ne bien armé, Si ques sans envïer .II. vaut, Quar fait et vouloir avoir faut. Bons sont touz les .II. ensemble Et convenables, ce me semble. Tel Continence ainsi doublee D'aucuns Gaaignepains est nommee, Quar par li est gaaingnié le pain Par qui rempli est cuer humain ; Et ce fu figuré pieça U pain que David demanda, Quar Achimelech ottroier Ne li vout onques ne baillier, Devant qu'il sceut quë engantez Des Gaaignepains fu et armez. Ceci se veus estudïer, U Livre des Rois puez trouver. Ces Gaaingnepains jadis avoit Saint Bernart, quant la fame estoit Delez li en son lit couchiee Toute nue et despoulliee, Quar comment qu'elle le tastast Et semonsist et excitast, Onques ne s'en tourna vers li Ne de son tast ne se senti. Ses mains si armees trouva Quë homme de fer le cuida ; Pour quoi confuse s'en parti Et sans li blecier s'en issi. Et ce firent les Gaaingnepains Dont il avoit armé ses mains. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 4214, 4222, 4225 et 4237). [Réf. à Sam. XXI, 3-5] Quant vestu l'o, tanstost je pris La double gorgiere et la mis Entour mon col et puis boutai Ma teste u hiaume et l'i muçai, Aprez je pris les gaaignepains Et l'espee dont je me çains (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331,4738). [Correspond à la citation de GAY I, 752b où il faut, après vérification sur ms., corriger la foliotation 54 en 34 ; autres ex. vers 10270, 10292]

REM. À la première citation correspond celle de GD IV, 193b (sans référence). Voir, à propos de la première attestation, le commentaire descriptif que fait le DEAF de l'objet. Selon K. Baldinger (DEAF, G 1), il s'agirait d'une déformation par étymologie populaire de canepin "peau de mouton chamoisée servant à faire des bourses et surtout des gants" d'étymologie incertaine.
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf


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